Interview de Benjamin Fischer, à propos de L'Agence British Pudding : Sandwiches, fantômes et diamants

Découvrez les coulisses de la bande dessinée L'Agence British Pudding : Sandwiches, fantômes et diamants, parue aux éditions Le Chaînon Manquant, en lisant l'interview de son scénariste, Benjamin Fischer.
Comment êtes-vous devenu scénariste ?
Je suis né dans une famille où il y a une vraie passion pour la bande dessinée, l'illustration et les livres en général. Mon père fait de la BD, ainsi que mon oncle, et ma mère a aussi été illustratrice et prof de dessin. Aujourd'hui, mes deux sœurs et moi travaillons aussi dans le domaine. Personnellement, même si j'aime dessiner, j'ai toujours été plus attiré par le fait de raconter des histoires.
L'intrigue policière en bande dessinée n'est pas le style le plus répandu. Quelles sont vos références en la matière ?
Pour cet album, il s'agissait surtout de faire des clins d'œil à Sherlock Holmes et Conan Doyle, sur un ton très second degré. Et puis à Raymond Macherot qui, avec les séries Chlorophylle ou Chaminou, a créé un univers anthropomorphe qui mêle joyeusement humour, enquête et aventure.
L'agence British Pudding a été inventée par Philippe Bertaux. Quand on est scénariste, y a-t-il une difficulté à reprendre un univers et des personnages que l'on n'a pas créés ?
C'est différent, mais c'est plutôt confortable, car en général j'ai plutôt tendance à partir dans tous les sens et ma difficulté est de me cadrer. Ici, Philippe m'a proposé de reprendre le scénario de série pour le tome 2, en me donnant juste un point de départ et des idées en vrac à remettre à ma sauce. Il avait déjà défriché le terrain en quelque sorte. Je savais ce qu'il voulait voir dans son album. Donc, j'avais un cadre à respecter et ça simplifie plutôt les choses pour moi.
Avez-vous abordé le scénario de la même manière que Philippe Bertaux l'a fait pour le premier album de la série ?
Faudrait lui demander… Mais je pense que Philippe partait à l'aventure plus librement, sans nécessairement structurer son histoire comme je le fais. Sur le tome 1, je lui avais d'ailleurs proposé quelques petites modifications pour que l'histoire ne parte trop dans tous les sens.
Comment travaillez-vous le scénario ? Faites-vous un synopsis, puis un plan, etc. ?
Je pars de ce que propose Philippe qui m'envoie en vrac des scènes, des dialogues et des personnages. À charge pour moi de remettre de l'ordre, trier ce qu'on garde et ce qu'on met de côté, adapter, corriger et évidemment ajouter mes propres idées. En général, je réalise aussi une recherche documentaire pour avoir dans le récit des références au « réel ». Ensuite, à un niveau plus technique, je commence par un synopsis, puis je structure l'histoire en séquences, puis en pages, puis je décris case par case, avec les dialogues, tous les textes, les infos sur les attitudes des personnages et les décors. Je fais aussi une recherche de photos de documentation pour aider le dessinateur.
Comment avez-vous rencontré Philippe Bertaux, le dessinateur et créateur de l'agence British Pudding ?
Il m'a contacté par e-mail quand je m'occupais du collectif d'édition Le Chaînon Manquant. Puis on s'est rencontré à deux reprises au festival BD de Jeumont, dans le nord de la France.
Comment avez-vous travaillé avec Philippe Bertaux ?
Par email uniquement. Pour des questions de distance… Il m'envoie d'abord ses idées. Quelques semaines plus tard, je lui renvoie le scénario terminé sur lequel il me fait un retour, je corrige au besoin. Peut alors commencer le dessin. Philippe dessine donc les pages (au crayon), on corrige éventuellement, puis alors il peut encrer son dessin et mettre ses pages en couleurs.
Pour les futures aventures de l'agence British Pudding, y a-t-il des choses que vous souhaiteriez amener dans la série ?
Avec le tome 3 qui est déjà écrit et que Philippe est en train de dessiner, on reste à Londres et l'agence British Pudding va mener une enquête dans la section archéologique égyptienne du British Museum… Pour le 4, Philippe avait dans l'idée de faire un clin d'œil à Jack l'éventreur, mais ce n'est pas pour tout de suite. Un album à la fois ! Sinon, ce qui me plairait, c'est de sortir de Londres, amener l'agence ailleurs dans le Royaume-Uni ou même envoyer nos enquêteurs à l'autre bout du monde. On verra…
Avez-vous une anecdote relative à cet album ?
Pas spécialement.
Sur quoi travaillez-vous actuellement et quels sont vos projets ?
Je suis sur plusieurs projets de BD avec différents dessinateurs et dessinatrices. On a commencé à contacter des éditeurs. Je croise les doigts pour que cela se concrétise dans les mois qui viennent. En attendant, j'ai toujours beaucoup d'idées, donc je me documente, j'écris et je cumule des pages de scénario dans différents univers et dans tous les styles.
Le 27 mai 2024