Interview d'Éric Liberge, à propos de De Bruit et de fureur : Shakespeare

Découvrez les coulisses de la bande dessinée De Bruit et de fureur : Shakespeare, parue aux éditions Glénat, en lisant l'interview de son dessinateur, Éric Liberge.

Comment êtes-vous devenu dessinateur ?

Je crois qu'on ne devient pas dessinateur, on l'est par vocation, donc c'est très tôt que l'on sait si oui ou non, on aura la volonté de faire un tel métier. C'est un métier merveilleux, qui a un prix cependant – et au début, on le sous-estime toujours.

Comment avez-vous rencontré Philippe Pelaez, le scénariste, et comment avez-vous travaillé avec lui ?

C'est Glénat qui nous amis en relation sur le projet Shakespeare. Je ne connaissais pas son travail. J'appréhende toujours de travailler avec un nouveau scénariste, car faisant aussi mes propres histoires, j'attends de cette collaboration une souplesse de travail de la part de la personne. De même, fonctionnant de manière très instinctive dans mon travail, je ne peux pas me sentir bien avec quelqu'un qui soit trop directif, qui oppose une certaine rigidité à ma façon de mettre en forme ce que je ressens de son histoire. Mais cela s'est bien passé – j'ai pu insuffler mon univers dans ce scénario et le traiter suffisamment à ma manière pour que ce ne soit pas un album « passe-partout ».

La quatrième de couverture renseigne parfaitement le lecteur, sans aucune tromperie, ce qui est appréciable. À quel stade est la trilogie du côté de Philippe Pelaez et du votre ?

Je travaille actuellement sur le tome 2, qui devrait sortir en septembre 2025, comme l'exige le rythme sur une série. Il faut que l'album soit là rapidement pour ne pas perdre un lectorat déjà difficile à séduire.

Comment avez-vous travaillé le dessin et la couleur sur cet album ?

Je privilégie toujours le vrai dessin sur papier. Donc j'ai travaillé en traditionnel, sur format 50 x 65 cm, à l'encre de Chine, plume, pinceau et niveaux de gris en lavis. Pour ce tome 1, les couleurs sont infographiques, mais pour le tome 2, je fais en couleur directe pour pimenter l'exercice.

Combien de temps vous a demandé le dessin de l'album ?

À peu près un an, une moyenne normale pour un 60 pages.

Avez-vous une anecdote relative à cet album ?

Pas particulièrement, sinon que son atmosphère m'a rappelé avec plaisir ce que je faisais déjà un peu dans une autre série chez Dupuis, Les Corsaires d'Alcibiade, aventure, contexte historique, ambiance gothique. Donc j'ai renoué avec plaisir avec ces ambiances.

Sur quoi travaillez-vous actuellement et quels sont vos projets ?

En janvier 2025 sort Salvator Mundi chez Futuropolis, un très beau projet que j'ai réalisé avec d'autres scénaristes sur l'incroyable vente aux enchères du tableau le plus cher du monde, le soi-disant dernier tableau de Léonard de Vinci. Puis fin février, L'Ange Pasolini chez Denoël graphic, avec Arnaud Delalande, un très beau projet aussi sur ce personnage très controversé qu'était le génial et politiquement très incorrect réalisateur italien. J'ai également signé un ultime volume de Monsieur Mardi-Gras Descendres chez Dupuis, et en suis très heureux. Reste plus qu'à le réaliser, parmi plein d'autres belles choses en cours.

Le 20 novembre 2024