Interview de Jean-Étienne, à propos de La Nuit des lanternes

Découvrez les coulisses de la bande dessinée La Nuit des lanternes, parue aux éditions Delcourt, en lisant l'interview de son auteur, Jean-Étienne.

Comment êtes-vous devenu auteur de bande dessinée ?

J'ai toujours aimé la BD, j'ai fait différentes histoires dans des recueils d'auteurs amateurs, que je réalisais après mon travail alimentaire ou le dimanche. Suite à la pandémie de covid, j'ai perdu mon emploi et je me suis lancé dans un an d'études dans une filière BD. Dans le but d'en connaître plus sur le métier d'auteur de BD, de rencontrer des gens du milieu. Par la suite, je suis allé à la rencontre d'éditeurs avec mon projet BD sous le bras. C'est ainsi que j'ai rencontré mon éditeur à Angoulême et signé pour La Nuit des lanternes.

La Nuit des lanternes s'inspire-t-elle de la fête des lanternes ? Les légendes faisant état de la colère d'un dieu menaçant d'incendier la capitale chinoise et d'habitants dupant le dieu en allumant des lanternes pour lui faire croire que la ville était en feu.

Je ne connaissais pas cette histoire, mais elle a l'air très intéressante. Pour mon récit, je suis parti du postulat suivant : « les émotions non exprimées nous brûlent de l'intérieur ». J'ai donc cherché à matérialiser cette image et j'ai trouvé l'idée des lanternes à allumer et du monstre ardent. Deux idées que je trouvais graphiquement intéressantes.

Au-delà de l'histoire, quels messages souhaitiez-vous faire passer dans La Nuit des lanternes ?

Je souhaitais faire passer l'importance de communiquer et d'exprimer ce que l'on a sur le cœur. Même si on a été élevé dans un milieu qui ne le faisait pas, on peut dépasser ça. 

Avez-vous respecté les étapes traditionnelles de la réalisation d'une BD, à savoir synopsis, scénario, storyboard, crayonné, encrage, ou avez-vous shunté certaines étapes ?

J'ai respecté toutes les étapes traditionnelles. J'ai fait un scénario avec quelques idées de dialogue. Je ne développe pas beaucoup les dialogues à cette étape. Car mes personnages prennent vraiment vie au niveau du storyboard, ils me donnent de meilleurs dialogues et de meilleures interactions entre eux. Ensuite, j'ai fait le crayonné et l'encrage, puis enfin la couleur.

Comment avez-vous travaillé le scénario ?

Je suis parti d'une ambiance et d'idées graphiques, puis j'ai trouvé les thématiques dont je voulais parler. Ça m'a permis d'avoir les personnages et de construire ensuite mon récit en fonction de tout ça. Au bout d'un moment, tous ces éléments s'influencent les uns les autres.

Comment avez-vous travaillé le dessin et la couleur ?

Je travaille entièrement en numérique, sur un IPad Pro avec le logiciel Clip studio paint.

Combien de temps vous a demandé, au total, l'album ?

J'ai dû mettre environ 1 an et 4 mois après la signature avec la maison d'édition.

Avez-vous une anecdote relative à cet album ?

J'avais ce qui était le mieux pour mon scénario sans penser au moi du futur, qui allait devoir le dessiner. Sans me dire « Est-ce que je vais réussir à dessiner ça ou ça ? » Du coup, à certains moments, je ronchonnais sur le moi scénariste, car je galérais à dessiner ce que j'avais écrit (rire).

Sur quoi travaillez-vous actuellement et quels sont vos projets ?

Je travaille sur un nouveau projet BD, mais il est encore trop tôt pour pouvoir en parler.

Le 13 mars 2025