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Interview de Julien Carette, à propos de Les Exilés de Mosseheim : Réfugiés nucléaires

Couverture de la BD Les Exilés de Mosseheim : Réfugiés nucléaires

Découvrez les coulisses de la bande dessinée Les Exilés de Mosseheim : Réfugiés nucléaires, parue aux éditions Dupuis, en lisant l'interview de son dessinateur, Julien Carette.

Comment êtes-vous devenu dessinateur ?

De manière autodidacte, j’ai toujours dessiné et j’ai toujours rêvé d’être dessinateur, et notamment de bande dessinée. Je n’ai pas fait d’école ni fait de formation dans ce domaine, mais le fait de travailler comme dessinateur dans différents fanzines, de créer un réseau autour de la même passion, via les forums Internet au début des années 2000, tout cela fait que j’ai réussi à obtenir mes premiers contrats professionnels.

Dans les remerciements, vous remerciez Alexis pour la mise en contact. Il s'agit de la mise en relation avec Sylvain Runberg et Olivier Truc ? Comment s'est passée votre collaboration artistique ?

Alexis Sentenac qui est un bon ami m’a appelé un jour où j’étais moi-même en train de faire des recherches de projets. Il m’a parlé de ce projet qu’il avait potentiellement avec Sylvain Runberg au scénario. Et il trouvait que ça me correspondrait bien. Par la suite, la collaboration avec Sylvain et Olivier s'est faite de manière assez simple, principalement par mail. On a échangé ensemble sur le scénario et sur le découpage, nous avons aussi fait des réunions Zoom de temps en temps.

Toujours dans les remerciements, vous écrivez : « Olivier pour avoir repris le flambeau ». Pouvez-vous nous expliquer cette phrase ?

Le Olivier en question, c’est Olivier Jalabert, mon éditeur au sein des éditions Dupuis. À l’origine, le projet était chapeauté par Elsa Sztulcman. Pour des raisons diverses, Elsa a quitté les éditions Dupuis et c'est Olivier Jalabert qui a repris le rôle d’éditeur sur notre projet.

Quand vous devez travailler sur un sujet politique et donc potentiellement polémique, comment gèrez-vous le charadesign ? Cherchez-vous à faire ressembler certains personnages à des acteurs ou des personnalités publiques ou au contraire essayez-vous de rester le plus loin des ressemblances ?

Le Chara design se passe de la même manière que sur un projet fantastique de science-fiction ou autre. J’essaie de coller au caractère du personnage. Selon mes sensations et impressions personnelles. J’essaie de leur donner corps. C'est un processus qui est assez instinctif, donc je n’ai pas cherché à faire ressembler les personnages à des personnages connus ou pas (même si ma fille considère que Louise c'est elle :) ). Je pense que, comme beaucoup de dessinateurs, j’ai des archétypes. J’ai surtout fait en sorte qu’ils aient un caractère très fort. 

Comment avez-vous travaillé pour cet album  ?

Mon processus de travail est assez classique de nos jours. Je travaille tout mon crayonné en numérique à la tablette graphique, ce qui me donne une totale liberté d’un point de vue outil de dessin, effets, perspective, etc. Pour cela, j’utilise le logiciel Clip Studio Paint. Une fois mon crayon bien travaillé, j’imprime le tout en léger bleu sur ma planche finale. J’encre de manière totalement traditionnelle : feutres, pinceaux, encre de Chine… Une fois les planches encrées, je scanne, je nettoie et je repasse sur Clip Studio Paint pour la couleur. J’aime avoir des planches originales. Je trouve dommage de ne travailler qu’en numérique. Il ne reste rien de l’album une fois terminé. 

Combien de temps vous a demandé le dessin de l'album ?

En temps cumulé, j’ai dû travailler un an et demi sur le premier album. C’est juste que cela s’est étalé sur une période un peu plus longue. Il s'est passé un an entre la fin du Bourreau et le démarrage des Exilés, puis le COVID est passé par là et a fait que j’ai dû ralentir ma production à un moment.

Avez-vous une anecdote relative à cet album ?

La seule anecdote notable, c’est quand Olivier Jalabert a repris le projet. Je venais de terminer le premier album. À la base, la série devait comporter trois albums de 62 pages. Tout était prêt et c’est là qu’il nous a proposé de travailler plutôt la série en deux gros tomes de 80 planches et de modifier légèrement certains aspects du scénario, changer le titre, la couverture… Ce qui fait que j’étais reparti pour 20 nouvelles pages alors que j’avais terminé. Il pourra vous le dire, je n’étais pas très content sur l’instant, mais je dois avouer qu’au final, il avait raison.

Le second tome est prévu pour quelle date ? À quel stade en est-il ?

J’en suis un peu plus de la moitié. Je pense que je l’aurais terminé en début d’année 2025, mais je ne sais pas encore à quel moment il sortira. J’espère juste qu’il sortira au plus tard en l’été 2025, soit deux ans pile après le premier.

Sur quoi travaillez-vous actuellement et quels sont vos projets ?

J’ai plusieurs projets sur le feu après les Exilés. Je vais d’abord travailler sur un projet qui me tient particulièrement à cœur. Un western fantastique avec Vincent Brugeas au scénario. Ensuite, j'ai des projets qui se profilent, mais il est bien trop tôt pour en parler. Ce sera la surprise.

Le 3 octobre 2024