Interview de Miki Makasu, à propos de Live Memorium

Découvrez les coulisses de la bande dessinée Live Memorium, parue aux éditions Glénat, en lisant l'interview de son scénariste, Miki Makasu.
Comment êtes-vous devenu scénariste ?
J'ai commencé en tant que scénariste en gagnant un concours de scénario (histoire courte) dans le mag Spirou. Et avant ça, j'étais fasciné par la mise en scène et l'immersion des spectateurs : je créais des jeux en forêt avec des personnages féériques pour des enfants (marionnettes en latex, influence Jim Henson)… Dès le départ, ma narration était manga/cinéma plus que BD classique.
Vous êtes belge, pourquoi avoir pris un pseudo japonais ?
Miki Makasu sont les deux prénoms de mon fils en japonais : Mika Marcus. J'ai pris un pseudo pour séparer mes créations BD franco/belge de mes œuvres manga.
En lisant Live Memorium, le lecteur se retrouve plongé dans un scénario très « seinen », et ancré dans le Japon. Le découpage en chapitre, huit pour 200 planches, confirme l'impression de lire un manga. Comment classer Live Memorium ? BD, roman graphique ou global manga ?
Je dirai, « romanga graphique » ;) : le style graphique de Benoît (le dessinateur) est profondément inspiré par celui de Katsuhiro Otomo, ce qui fait que j'ai développé l'univers dans une ville fictive de type asiatique. Et le découpage, autant le mien que celui de Benoît, est manga/cinema. Mais le traitement narratif et le rapport entre les personnages est lié à notre culture.
Avant la page de titre, deux planches muettes ouvrent l'album. Pouvez-vous nous les décrypter ?
Non :), c'est une liberté d'interprétation pour chaque lecteur (lequel entre aussi dans la machine du Live Memorium).
Comment avez-vous travaillé le scénario ?
Ce qui m'intéressait pour ce projet, c'était la modification du caractère du héros et la mécanique pour y arriver. Le lecteur reste avec le héros tout au long de l'histoire. J'avais un seul angle de vue que je devais contraster. Je travaille en faisant un storyboard par chapitre de 20 pages que j'envoie à mes éditeurs et au dessinateur.
Comment avez-vous rencontré Benoît Bourget, le dessinateur, et comment avez-vous travaillé avec lui ?
J'ai découvert le travail de Benoît sur Artstation (site pour illustrateurs), j'ai tout de suite été impressionné par son talent et son univers ! Je l'ai contacté et lui ai proposé un concept d'anticipation (l'idée du Live Memorium m'est venue en voyant son travail !). Il a été à l'aise avec ma méthode de travail et il a réinterprété mes storyboards (ce qui est important !) pour mettre en valeur sa signature graphique.
Combien de temps vous a demandé l'écriture du scénario et combien de temps a demandé l'album au total ?
Trois mois pour le storyboard complet (avec les corrections/retour éditeur) Pour l'album complet, je crois que Benoît a mis deux ans (je ne suis pas sûr), mais il travaillait aussi sur Zaofan !
Avez-vous une anecdote relative à cet album ?
Non pas vraiment...
Sur quoi travaillez-vous actuellement et quels sont vos projets ?
Je travaille sur un autre roman graphique chez Glenat autour d'un évènement historique avec une fin « tarantinesque » avec une dessinatrice russe, Liana Anatolievich. Un manga aux éditions Glenat. Et le tome 2 de Wanted : Portrait de sang chez Drakoo (BD). Pour les sorties BD, fin 2024 : Julia la seule aux éditions Dupuis, un collectif de Noël aux éditions du Lombard — sur le principe de l'Avent avec une histoire courte à découvrir par jour — et le tome 2 de La Fabrique des rêves aux éditions du Lombard.
Le 6 juin 2024